vendredi 28 mars 2014

Qu’est-ce que le virus Ebola ? Mode de transmission, Symptomes, Traitement et précautions.

Le nom Ebolavirus, ou plus communément virus Ébola, provient du nom d’une rivière passant près de la ville de Yambuku, en République démocratique du Congo. C’est à l’hôpital de cette localité que fut identifié pour la première fois le filovirus, lors d’une épidémie qui débuta le . La fièvre Ébola est une fièvre hémorragique foudroyante qui s’attaque à l’humain et aux autres primates, principalement transmise par la chauve-souris. Son apparition chez l’homme semble récente (premier cas recensé en 1976) bien que l’on retrouve chez certaines populations africaines des traces d’anticorps.
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Comme le virus Marburg, le virus Ebola appartient à la famille des filoviridae. Ce sont des virus à ARN de forme filaire (d’où le nom de la classe). Son génome contient sept gènes qui codent sept protéines différentes.
On a identifié 5 souches différentes :
Les deux premiers sont responsables de la quasi-totalité des cas humains. Le virus philippino-américano-africain semble être transmissible à l’homme mais sans donner de signes cliniques.
L’origine des épidémies se fait par le biais des grands singes de la forêt équatoriale ; ceux-ci sont contaminés par des fientes ou des morsures de trois espèces de chauves-souris frugivores (réservoir sain) qui sont porteuses du virus sans en présenter les symptômes. Les habitants des zones frontalières à la forêt vivent en grande partie de la chasse des grands singes, voire des chauves-souriS ; ils sont contaminés par le sang de leur gibier, voire en chassant directement les chauve-souris comme l’Hypsignathus monstrosus pour les manger.
Le réservoir naturel potentiel du virus Ébola pourrait être chez des chauves-souris, notamment l’espèce de la roussette d’Égypte. Des anticorps du sous-type Zaïre ont été détectés dans le sérum de trois espèces de chauves-souris frugivores tropicales : Hypsignathus monstrosus, Epomops franqueti15 et Myonycteris torquata. Les résultats des recherches prouvent aussi la présence de séquences d’ARN viral dans le foie et la rate de ces mêmes petits mammifères volants. Le virus n’a cependant jamais été retrouvé chez ces animaux. Cette présence démontre que ces chauves-souris sont porteuses du virus sans pour autant être malades, les désignant alors comme réservoir naturel potentiel du filovirus Ébola. Jusqu’à présent, on pensait que les chauves-souris contaminaient d’abord un autre animal avant que le virus n’atteigne les populations humaines. Elles peuvent cependant contaminer directement les humains. En effet, selon l’IRD, dans certaines circonstances, des chauves-souris pourraient directement transmettre Ébola à l’homo sapiens.
Les porcs domestiques sont sensibles aux virus Ébola Zaïre (par infection des muqueuses). Ils développent alors une maladie respiratoire grave (pouvant être confondue avec d’autres maladies respiratoires porcines), associée à une effusion de charge virale élevée dans l’environnement, exposant les porcs sains à l’infection

Modes de transmission

La transmission par contact direct avec les liquides organiques (sang, sperme, excrétions, salive) d’une personne infectée est la plus considérable de toutes. Les risques de propagation chez le personnel hospitalier sont très élevés, particulièrement si la stérilisation du matériel n’est pas assurée. Dans les zones endémiques, des manques en matière d’hygiène et de sécurité ont causé la mort de plusieurs médecins et infirmières lors d’épidémies et favorisent les contaminations nosocomiales.
La transmission du virus peut aussi s’effectuer par contacts étroits du malade avec ses proches. On entend par contacts étroits des contacts directs avec les liquides organiques d’une personne infectée, qu’elle soit vivante ou décédée. Les rituels funéraires de certaines populations d’Afrique centrale, consistant à laver le corps, puis à se rincer les mains dans une bassine commune, ont souvent favorisé la propagation du virus à travers la famille et les amis du défunt. Des cas de transmission par le sperme se sont déjà produits jusqu’à sept semaines après la guérison clinique du malade. La transmission peut se produire chez des personnes ayant manipulé des primates infectés par le virus, morts ou vivants. Sous des conditions expérimentales, le virus arrive également à se propager par des gouttelettes ou des particules aérosol.

Symptômes

La fièvre hémorragique Ébola se caractérise par une soudaine montée de fièvre accompagnée d’asthénie, de myalgie, de céphalées ainsi que de maux de gorge. Débutent ensuite les diarrhées, les vomissements, les éruptions cutanées et l’insuffisance rénale et hépatique. Des hémorragies internes et externes surviennent ensuite, suivies du décès par choc cardio-respiratoire dans 50 à 90 % des cas. Les signes hémorragiques peuvent être très frustes à type d’hémorragies conjonctivales. Elles peuvent aussi être profuses à type d’hématémèse et de melæna. La contagiosité des malades est donc très variable bien qu’il ne suffise que de 5 à 10 particules virales d’Ébola pour déclencher une amplification extrême du virus dans un nouvel hôte.
Le décès survient dans un tableau de choc avec défaillance multi-viscérale, au bout de 6 à 16 jours. Les cas non mortels peuvent entraîner des séquelles neurologiques, hépatiques ou oculaires. Le virus zaïrois semble plus dangereux que le virus soudanais, avec une mortalité atteignant de 60 à 90 % des cas.

Traitement

Il n’existe aucun traitement curatif et l’évolution est fatale dans 50 à 90 % des cas.
Un vaccin vivant atténué expérimental donne des résultats encourageants chez le singe. Il a été administré en mars 2009 à un chercheur travaillant sur le virus et qui s’était accidentellement contaminé. L’évolution en a été favorable.
D’autres pistes sont en cours d’exploration chez l’animal : utilisation d’une protéine inhibitrice d’un facteur de la coagulation ou inhibition de l’ARN polymérase viral par des ARN interférents.

Précautions

L’imposition de la quarantaine, l’interdiction d’aller dans les hôpitaux, la suspension de la pratique des soins aux malades et des funérailles ainsi que la mise à l’écart des malades dans des huttes séparées qui sont désinfectées (de l’eau de javel à deux semaines d’intervalle suffit), parfois brûlées après la mort de leurs occupants, permettent d’endiguer les épidémies. Sur le terrain, il n’existe toujours pas de mesure plus sécuritaire si ce n’est le port du filtre à air.
Les recherches en laboratoires doivent être menées au sein d’installations de confinement de niveau de biosécurité 4. Les laboratoires de niveau 4 sont entièrement autonomes et possèdent un système de ventilation spécialisé, un sas d’entrée et de sortie, des enceintes de protection biologique de classe III, etc. Les procédures sur la stérilisation et la décontamination y sont rigoureusement appliquées et les employés revêtent une combinaison pressurisée.
En Europe, le premier laboratoire à recevoir l’autorisation de travailler sur Ébola, en l’an 2000, fut le laboratoire P4 Jean Mérieux, à Lyon (France).
Aux États-Unis, la NIH finance à partir de 2012 pour une durée de 5 ans l’institut Albert Einstein College of Medicine afin d’étudier les mécanismes moléculaires de l’infection du virus et sa diffusion chez l’animal.

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